Après le choix du cadre et de sa géométrie, le choix du groupe d’un vélo de route arrive en deuxième position.
Qu’est-ce qu’un groupe de vélo ?
On entend par groupe pour un vélo de route un ensemble de pièces proposées par le même fabricant et montées sur un vélo de route. Parmi ces pièces on retrouve les dérailleurs, le pédalier, la chaîne, les manettes, les freins et le boîtier de pédalier. Certaines pièces ne font pas partie de la transmission à proprement parler (les freins, le boîtier de pédalier) mais sont souvent indissociables des choix effectués pour la transmission : le choix du pédalier conditionne le boîtier de pédalier, le choix des manettes conditionne souvent le type de freinage etc. Ainsi, choisir une transmission c’est souvent arbitrer le choix d’autres éléments du vélo. Il faut bien prendre en compte tous les éléments.
Longtemps partagé entre Shimano et Campagnolo, le marché des transmissions pour les vélos de route compose aujourd’hui avec de nouveaux acteurs comme Sram, FSA ou Rotor. Les différences entre deux transmissions sont parfois difficiles à saisir pour un débutant. A travers cet article, nous souhaitons vous aider à choisir votre groupe lors de l’achat de votre vélo ou pour un sérieux lifting.
Les différents groupes que proposent les fabricants se distinguent les uns des autres sur différents points : le poids, le fonctionnement, la fiabilité, la durabilité, le nombre de plateaux et de pignons, le type de freinage (hydraulique ou mécanique) ou encore la durabilité. Trancher entre deux groupes peut parfois être compliqué. En effet, la transmission doit répondre à un certain type de pratique, des exigences mécaniques et esthétiques tout en respectant le budget que vous vous êtes fixé.
Les marques qui proposent des groupes pour les vélos de route
Le marché des groupes pour les vélos de route est dominé par trois acteurs : Shimano, Campagnolo et Sram. D’autres fabricants comme FSA et Rotor se sont lancés sur ce marché.
Fondé en 1923 au Japon, Shimano est le leader mondial des groupes de vélo. Aujourd’hui la marque équipe près de la moitié des vélos de route dans le monde et s’est aussi diversifiée dans les pièces pour l’aviron et les mécanismes pour la pêche. Mondialement reconnue, cette entreprise japonaise propose un ensemble de groupes de vélo cohérent. Les transmissions Shimano sont réputées pour leur fiabilité et leur durabilité.
Le principal concurrent de Shimano est une société italienne : Campagnolo. La marque a été fondée en 1933 et se caractérise par le design, l’esthétisme et la fiabilité de ses produits. Campagnolo s’est aussi diversifiée dans la construction de roues (Campagnolo ou à travers la marque Fulcrum Wheels). L’ADN de la marque est marqué par l’innovation et même si aujourd’hui la part de marché de Campagnolo s’errode la marque italienne est toujours synonyme d’excellence et d’esthétisme.
SRAM est un fabricant plus jeune mais cela n’a pas empêché la marque de se constituer une place de choix sur le marché des transmissions pour les vélos de route. Ce fabricant américain s’est d’abord développé sur le marché des VTT avant de proposer des groupes d’excellente facture pour les vélos de route. SRAM propose des groupes équipés de son mécanisme Double Tap qui se distingue des mécanismes de Shimano et Campagnolo.
Deux nouveaux venus viennent aussi bousculer le marché des groupes pour les vélos de route. La marque espagnole Rotor a été la première à proposer un groupe mono-plateau 13 vitesses à freinage hydraulique pour les vélos de route en 2019. Rotor revendique aussi sa fabrication 100 % espagnole. FSA qui est à l’origine une marque de périphériques pour les vélos propose aussi maintenant un groupe électrique. Full Spead Ahead (FSA) est une société italienne qui produit ses composants à Taïwan.
Chaque fabricant réalise un travail sérieux de recherche et développement et nous ne voulons pas affirmer qu’une marque prévaut sur une autre. Nous vous conseillons néanmoins de vous orienter vers un des principaux fabricants (Shimano, Campagnolo voire Sram) pour vous éviter de sérieux maux de tête quant à la disponibilité future des pièces que vous aurez à changer.
Hiérarchie des transmissions des trois principaux fabricants : Shimano, Campagnolo et Sram
Pour y voir plus clair parmi les différents groupes proposés vous pouvez vous appuyer sur cette hiérarchie des groupes.
1. Shimano
La gamme proposée par Shimano est très large, les groupes d’entrée de gamme Claris et Sora conviendront aux grands débutants qui souhaitent se familiariser avec la pratique du vélo de route. Les groupes Tiagra et 105 sont réputés pour leur fiabilité et leur robustesse et conviennent parfaitement à la plupart des cyclistes occasionnels. Il faut noter que le rapport qualité/prix du groupe Shimano 105 est excellent ! Enfin les groupes Ultegra et Dura-Ace sont des pièces haut de gamme voire très haut de gamme, elles s’adressent aux compétiteurs aguerris ou aux amoureux du beau matériel.
Depuis quelques années, Shimano décline aussi les groupes Ultegra et Dura-Ace en version électrique.
Nom du groupe Shimano | Nombre de vitesses |
---|---|
Claris | 2 x 8 |
Sora | 2 x 9 |
Tiagra | 2 x 10 |
105 | 2 x 11 |
Ultegra (existe aussi en Di2 électrique) | 2 x 11 |
Dura-Ace (existe aussi en Di2 électrique) | 2 x 11 |
Retrouvez la hiérarchie complète et détaillée des groupes Shimano
2. Campagnolo
Campagnolo s’aventure moins dans l’entrée de gamme (depuis la disparition des groupes Campagnolo Xenon et Campagnolo Mirage). La marque italienne propose une offre qui va du milieu de gamme au très haut de gamme. Les pièces sont pour la plupart similaires mais les matériaux de construction diffèrent. Campagnolo propose aussi une version électrique de certains de ses groupes.
Nom du groupe Campagnolo | Nombre de vitesses |
---|---|
Centaur | 2 x 11 |
Potenza | 2 x 11 |
Chorus (existe aussi en version électronique EPS) | 2 x 11 |
Record (existe aussi en version électronique EPS) | 2 x 11 |
Super Record (existe aussi en version électronique EPS) | 2 x 12 |
A noter que les groupes Campagnolo Xenon et Campagnolo Mirage ont été retirés de la vente.
Retrouvez la hiérarchie complète et détaillée des groupes Campagnolo
3. SRAM
La marque américaine SRAM est plus jeune et s’est d’abord développée sur le marché des VTTs. Suite à plusieurs acquisitions SRAM s’est diversifiée dans les groupes et les pièces de transmission pour les vélos de route notamment. La marque a été une des premières à proposer un groupe électrique et innove beaucoup. Elle ne propose pas vraiment de pièces entrée de gamme et les deux groupes SRAM Force et SRAM Red ont tous les deux un positionnement haut de gamme. Comme Shimano et Campagnolo, SRAM décline certains de ses groupes en version électrique.
Nom du groupe SRAM | Nombre de vitesses |
---|---|
Apex (existe aussi en mono plateau) | 1 x 10 ou 2 x 10 |
Rival (existe aussi en mono plateau) | 1 x 11 ou 2 x 11 |
Force (existe aussi en mono plateau et/ou électronique) | 1 x 11 ou 2 x 11 ou 2 x 12 |
Red (existe aussi en version électronique) | 2 x 11 (ou 2 x 12) |
Retrouvez la hiérarchie complète et détaillée des groupes SRAM
Quelle gamme et quel poids pour votre transmission de vélo de route ?
Le choix de la gamme de votre groupe et de votre transmission influence grandement le prix, le poids et le comportement de votre vélo. Entre les groupes entrée de gamme et les groupes haut de gamme, une différence de poids du simple au double existe.
Si votre budget vous le permet nous vous conseillons de vous orienter vers le deuxième meilleur groupe d’une marque (Ultegra, Chorus, Force). Ils permettent d’avoir des pièces se rapprochant des transmissions les plus haut de gamme. Cependant tous les groupes de vélo sont fiables s’ils sont bien réglés et entretenus. Essayez de choisir un groupe correspondant à votre pratique. Cela ne sert à rien de monter un groupe Shimano Dura-Ace sur un mulet pour l’hiver. Inversement un groupe entrée de gamme peut vous limiter si vous êtes un compétiteur.
Les groupes haut de gamme sont plus légers, plus fluides et sont plus précis mais leur usage ne se justifie pas toujours. Le plus important est de réfléchir en termes de pratique et non de hiérarchie d’un groupe par rapport à un autre ! De plus, les groupes haut de gamme nécessitent souvent plus d’entretien et un remplacement des pièces consommables plus fréquent. Leur longévité est légèrement réduite.
Un, deux ou trois plateaux et combien de vitesses ?
Il y a quatre types de pédaliers possibles sur les vélos de route. Ils se distinguent par le nombre et la taille de leurs plateaux : le triple plateau, le pédalier compact, le pédalier double et le mono plateau.
Le pédalier triple plateau est en voie de disparition mais reste très adapté pour le pratiquant loisir qui ne veut pas être pris au dépourvu et manquer de braquet en montagne ou dans une côte très raide. Il est aussi très utile pour les voyageurs au long cours qui transportent beaucoup de bagages.
Néanmoins, aujourd’hui l’essor des pédaliers compact (50 x 34) avec des cassettes très étagées permet de couvrir quasiment l’ensemble des braquets disponibles sur un triple plateau. Ce type de pédalier s’adresse à tout le monde et convient à la plupart des pratiquants. A l’usage le passage des vitesses est moins contraignant que sur un triple plateau, l’entretien est facilité et le système est légèrement plus léger. Ces pédaliers compact sont souvent montés avec des cassettes en 9, 10 ou 11 vitesses.
Les pédaliers double (souvent 53 x 39) couvrent des développements plus importants et nécessitent un certain niveau de puissance pour être emmenés convenablement. Ils sont adaptés aux parcours roulants ou au triathlon. Les compétiteurs aguerris privilégient aussi ce type de pédalier pour leur transmission. Ces pédaliers double sont souvent montés avec des cassettes en 9, 10 ou 11 vitesses.
Récemment certaines marques ont développé des transmissions mono plateau. Elles permettent d’alléger l’ensemble et de simplifier le passage des vitesses. L’entretien est aussi plus simple. Le système mono plateau nécessite l’utilisation de cassettes de 12 ou 13 vitesses pour couvrir un maximum de développements. Cependant, l’écart est parfois trop important entre deux braquets et les développements extrêmes manquent, à moins de choisir une cassette avec un départ à 9 dents par exemple. Aujourd’hui les constructions innovent encore sur ce type de transmissions et Shimano n’a pas encore vraiment franchi le pas. Ce système devrait se démocratiser largement dans les années futures.
Chaque type de pédalier possède des avantages et des inconvénients. La plupart des cyclistes sur route ont maintenant un pédalier compact. A l’avenir si certains fabricants s’engagent vers le 12 et le 13 vitesses les pédaliers mono plateau pourraient devenir de plus en plus communs. Si vous hésitez pour choisir votre type de pédalier voici un récapitulatif pour choisir la bonne transmission :
Compact | Passe partout c’est le pédalier polyvalent par excellence mais il est moins adapté à la compétition. |
Mono plateau | L’entretien est facilité, le passage des vitesses est plus simple et le système est plus léger. Cependant, certains braquets peuvent manquer. |
Double plateau | Il est adapté aux compétiteurs et propose des braquets conséquents. Il manque souvent les développements les plus courts pour les pentes très raides et les cols de haute montagne |
Triple plateau | Beaucoup de braquets disponibles mais aussi de doublons de braquets. Le système est plus lourd, l’entretien et le nettoyage sont plus complexes. |
Groupe électrique ou mécanique ?
Aujourd’hui, la plupart des constructeurs proposent leurs meilleurs groupes en version électrique et mécanique. La version électrique est souvent bien plus cher que la version mécanique, elle est aussi légèrement plus lourde.
Les principaux avantages des transmissions électriques sont la rapidité et la précision des changements de vitesses. Sur un groupe électrique le changement de vitesses est 20 à 30 % plus rapide et les capteurs des dérailleurs permettent un positionnement plus précis de la chaîne ce qui limite les frictions et allonge la durée de vie de la transmission.
A l’origine de nombreux cyclistes sur route étaient sceptiques et inquiets quant aux problèmes de batterie. La “panne sèche” n’est pas impossible mais aujourd’hui les batteries des groupes électriques sont très fiables et permettent de parcourir entre 1000 et 3000 kilomètres selon le modèle et l’utilisation. Cette batterie et les connecteurs du dérailleur imposent de faire plus attention lors des nettoyages pour éviter d’abîmer gravement le système avec l’eau.
En outre, les transmissions électriques ont un avantage esthétique indéniable en raison de la disparition des câbles et gaines de changement de vitesses. Cette disparition des câbles réduit aussi légèrement les frictions aérodynamiques mais les gains sont minimes.
Les transmissions mécaniques restent des valeurs sûres, totalement éprouvées. La transmission est plus facile à entretenir et à réparer avec des connaissances de base en cas de problème. Ce n’est pas le cas sur les transmissions électriques qui nécessitent plus souvent un passage chez le vélociste ! Enfin les nouveaux cadres avec les passages de câbles internes justifient un peu moins l’argument esthétique en faveur des groupes électriques puisque les câbles et gaines sont quasiment invisibles une fois montés.
Finalement le prix du groupe électrique en fait pour le moment une technologie élitiste qui s’adresse à des bons cyclistes ou à des compétiteurs aguerris qui parcourent de nombreux kilomètres par an. Si vous êtes un cycliste occasionnel et avez un budget limité, les transmissions mécaniques font parfaitement l’affaire. Elles sont gages de fiabilité et ont été plus qu’éprouvées ! La technologie des groupes électriques est encore récente, elle propose des avantages indéniables mais reste chère. Elle devrait se démocratiser au fil des années ce qui devrait permettre au plus grand nombre d’en bénéficier.
Si vous êtes sceptiques quant aux transmissions électriques sachez que la plupart des bons revendeurs proposent des essais. Cela permet de se faire une idée plus précise des avantages réels de ce type de transmission.
Choisir le système de freinage : feins à patins ou freins à disques
Longtemps réservés aux VTTs et vélos de voyage les freins à disques ont fait leur apparition sur les vélos de route depuis quelques années. Non sans résistances et débats. Le choix du type de freinage ne relève pas de la transmission à proprement parler mais le choix des manettes de dérailleurs conditionne le type de freinage du vélo.
Deux écoles s’opposent : les freins à disques et les freins mécaniques. Le freinage à patins est le système traditionnel où deux patins viennent serrer la roue au niveau de la jante au moment du freinage. Sur un système hydraulique à disques, deux plaquettes viennent ralentir un disque relié à la roue grâce à la compression du liquide de frein dans les gaines lors du freinage. Il existe un autre type de freins à disques non hydrauliques dans lequel les deux plaquettes sont actionnées par un câble et non un système hydraulique.
Les freins à disques sont un peu plus lourds (400 – 500 grammes pour l’ensemble), légèrement moins aérodynamiques et un peu plus onéreux. Malgré ces inconvénients, leur utilisation peut se justifier puisqu’ils freinent mieux (en condition humide notamment) et rallongent la durée de vie de vos (belles) roues en ne freinant pas directement sur la jante au moment du freinage.
Notez tout de même que l’entretien des freins à disques est un peu plus compliqué et un peu plus cher. Nous ne voulons pas rentrer dans le sempiternel débat disques ou patins. Sachez juste que les deux systèmes présentent des avantages et des inconvénients. Généralement l’arbitrage entre les deux est fait au moins du choix du groupe et donc de la transmission. La conversion d’un système vers un autre est quasiment impossible en raison de plusieurs contraintes: les manettes, le cadre, les roues et les freins sont différents.
Crédits photos : Glory Cycles, Greg Trowman
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