Balayons tout d’abord une idée pré-conçue avant de se pencher sur le choix de son vélo pour faire du bikepacking : la pratique du bikepacking n’est pas réservée à un type de vélo particulier (VTT, route, VTC, fat bike etc).
Le bikepacking c’est avant tout la liberté de choisir, de choisir son chemin, son lieu de repos, son rythme, son parcours mais aussi ses équipements et son vélo. Il ne s’agit pas là d’enfourcher le premier vélo venu (quoique ?) pour partir faire un voyage en bikepacking. Les seules caractéristiques que nous pensons indissociables de la pratique du bikepacking sont la liberté d’aller et la légèreté de l’équipement du voyageur. Il ne faut pas trop se charger au risque d’entraver l’aventure.
Le choix du vélo doit lui répondre à plusieurs critères : le type de chemin, la durée de l’aventure, votre budget, votre profil de cycliste et votre forme physique. Le reste, la marque, le design, les slogans marketing peut paraître important à vos yeux mais cela ne fait pas d’un vélo un bon vélo de bikepacking.
Les différents critères pour choisir son vélo de bikepacking
Le choix du vélo qui vous accompagnera pour faire du bikepacking doit se faire selon plusieurs critères :
Type de chemin
Le type de chemin est un élément déterminant dans le choix de votre monture de bikepacking. Essayez de bien étudier la trace pour ne pas être surpris et pour pouvoir passer partout sans encombres et sans abîmer votre matériel.
Si le chemin est essentiellement bitumé, préférez un vélo de route qui vous permettra de parcourir de grandes distances. Les vélos de gravel peuvent aussi faire l’affaire sur la route. Par contre, si votre trace comporte plusieurs passages non asphaltés alors les vélos de gravel sont plus adaptés que les vélos de route qui souffrent beaucoup sur les longues distances quand le sol n’est pas bitumé. Vous pouvez aussi opter pour un vélo de cyclo-cross mais la géométrie est souvent moins confortable pour rouler pendant des heures.
En fonction de la période de l’année, le terrain peut être plus ou moins facile et souple. La réponse à la question quel est le meilleur vélo pour faire du bikepacking n’est pas forcément intangible. Une trace en montagne nécessitera peut-être l’utilisation d’un VTT tout-suspendu au printemps ou à l’été quand seul un fatbike pourra y rouler en plein hiver. A l’automne, les routes et chemins sont moins propres et on rencontre plus fréquemment des branches, de la boue ou des cailloux. Ainsi, un vélo de route peut s’avérer suffisant pour rouler sereinement aux beaux jours quand un vélo de gravel sera plus adapté pour éviter les crevaisons et ne pas avoir de problèmes avec l’état de la route à l’automne.
Budget alloué au choix du vélo
Comme le cyclisme en général, le bikepacking peut être une activité assez coûteuse. Pour débuter, il est tout à fait possible de partir avec son vélo habituel : votre vélo de route ou votre VTT. C’est d’ailleurs l’option la plus économique pour se mettre au bikepacking. Dans tous les cas, si vous partez avec votre vélo habituel, il faut tout de même que celui-ci soit irréprochable au niveau de la fiabilité :
- Pneus en bon état et résistants aux crevaisons
- Dérailleurs réglés et correctement entretenus
- Chaîne entretenue avec soin et un nombre de kilomètres raisonnable : découvrez la durée de vie d’une chaîne de vélo
- Roues non voilées et capables de supporter le poids du cycliste et de son équipement sur de nombreux kilomètres
- Cadre impeccable sans poc sérieux ou fissure
Grâce à cette liste vous avez sûrement compris que ce n’est pas forcément le prix d’un vélo qui en fait un bon vélo pour la pratique du bikepacking. Le plus important, avant le prix, c’est la fiabilité ! Votre vélo doit être fiable et révisé, c’est la première des règles d’or. Dans le récit d’un Paris-Marseille en bikepacking, vous pouvez notamment lire les déboires de Vincent et Gabin qui sont partis avec une chaîne en fin de vie et ont rencontré des galères, même sur un court trajet.
On voit sur le marché des vélos à tous les prix pour faire du bikepacking. Une partie de ceux-ci sont extrêmement chers et rivalisent d’ingénierie avec de nombreux éléments en carbone ou des moyeux dynamo par exemple. Ces innovations sont bien entendu intéressantes mais posez-vous bien la question de l’intérêt par rapport à votre pratique, encore plus si vous êtes débutant. On ne peut pas fournir de réponse chiffrée pour déterminer le bon prix d’un vélo de bikepacking. Vous pouvez tout aussi bien commencer avec votre vélo habituel mais dans tous les cas, assurez-vous de sa fiabilité ! C’est très important pour faire du vélo sur de longues distances et parfois dans des endroits isolés. Après quand vous avez valider votre goût pour la discipline, il est possible d’investir oui et de se faire plaisir. Vous pouvez d’ailleurs retrouver nos tests sur Bikeci.com.
Possibilité de monter facilement des sacoches de bikepacking et de gérer l’hydratation
En bikepacking, l’équipement et les sacoches sont directement montés sur le vélo. Par conséquent, il est impératif de s’assurer à l’avance que vos bagages s’adapteront à votre cadre de vélo, en particulier si vous comptez attacher une sacoche de cadre sur votre monture de bikepacking.
Le point essentiel à vérifier concerne l’hydratation. En bikepacking, il est fréquent de parcourir de longues distances sans trouver de fontaine ou sans avoir de possibilités pour se ravitailler en eau. Il est donc primordial de pouvoir emporter suffisamment d’eau avec soi pour ne pas tomber en panne sèche. Pour cela, votre vélo doit vous permettre de fixer des bidons sur le cadre ou la fourche. Étudiez donc en amont la possibilité de monter des bidons volumineux (minimum 750 mL) sur le cadre ou la fourche. Parfois le montage d’une sacoche de cadre peut empêcher le montage des bidons, faîtes donc bien attention à ce point en amont.
Le niveau de confort attendu
Tous les vélos ne sont pas aussi exigeants. Il est important de bien prendre en considération son niveau, ses attentes en termes de distance et d’allure. Le choix du vélo influe aussi énormément sur votre confort et votre niveau de fatigue à la fin de la journée. En effet, le matériau choisi absorbera plus ou moins les vibrations et vous garantira ainsi un niveau de confort assez relatif. Si vous êtes sensible à cette problématique de confort, il vaut mieux éviter les vélos rigides assez haut de gamme, que ce soit pour les vélos de gravel, les vélos de route ou les VTTs. En bikepacking, la performance est rarement l’objet du voyage. Faire du bikepacking, c’est avant tout découvrir le paysage et s’émerveiller à la force de ses jambes. Nous vous conseillons d’être particulièrement vigilants à cette notion de confort qui est très importante en ultra-cyclisme d’autant plus que vous allez passer de nombreuses heures sur le vélo.
Essayez évidemment de tester votre monture sur quelques très longues sorties avant de vous lancer dans une aventure en bikepacking histoire de pouvoir déceler d’éventuelles gênes après plusieurs heures de vélo. Si c’est le cas vous devrez penser à régler différemment votre vélo voire envisager d’en utiliser un autre pour votre aventure.
Toujours raisonner avec la notion de polyvalence pour choisir son vélo
Quand on fait du vélo, on est rarement juste un pratiquant de bikepacking. Partir à l’aventure en vélo c’est souvent l’affaire de quelques semaines dans l’année ou d’un projet sur plusieurs mois. C’est pourquoi il est important de réfléchir aux autres usages possibles de votre vélo. Si vous venez de la route, il peut être judicieux d’investir dans un vélo assez polyvalent sur lequel vous pourrez changer les roues et les pneus pour passer votre vélo en mode bikepacking. Si vous venez du VTT, essayer de voir si votre monture peut être suffisamment confortable et efficace pour rouler pendant de nombreuses heures. Avoir un vélo pour faire du bikepacking en plus de sa discipline habituelle c’est souvent une affaire de compromis qu’il faut bien avoir en tête au moment de l’achat du vélo.
Les vélos de gravel et de cyclo-cross sont-ils parfaits pour faire du bikepacking ?
A la lecture de ce guide, vous êtes peut-être en train de vous dire qu’investir dans un vélo de gravel ou de cyclo-cross est forcément le bon choix pour faire du bikepacking. Ils permettent d’être relativement léger et d’évoluer sur un terrain qui n’est pas forcément asphalté. Cette certitude n’est pour autant pas forcément vrai. A ce titre, nous rejoignons l’avis de Thierry Crouzet qui réfute aussi cette idée sur son blog.
Il ne faut pas se lancer dans une course effrénée à la légèreté, le vélo ne représente que la moitié de la masse de votre équipement. Il faut donc aussi choisir avec soin votre matériel de camping et vos affaires. En plus de cela, la course à la légèreté se fait parfois au détriment de la fiabilité. Or, avoir un vélo fiable est primordial en bikepacking puisqu’on évolue souvent dans des endroits isolés.
Oui, les vélos de gravel ou les vélos de cyclo-cross sont particulièrement polyvalents pour faire du bikepacking même si le deuxième est souvent moins confortable sur les longues distances. Cependant, il ne faut pas être dogmatique et vous ne pouvez pas emporter ce type de vélo les yeux fermés. Parfois le choix d’un VTT se révèle obligatoire, dans d’autres cas le parcours peut être suffisamment roulant et un vélo de route pourrait être plus adapté. Essayez de vous renseigner auprès des personnes qui ont déjà effectué le parcours en question et de bien l’étudier en amont sur plusieurs applications afin de ne pas connaître de mésaventures lors de votre trip à vélo.
Pour conclure ce guide et ces quelques réflexions à mener lors du choix d’un vélo de bikepacking, nous vous conseillons de consulter nos tests de vélo pour vous aider à y voir plus clair.
Gil
bonjour, etonnant, vous ne connaissez pas les VTC ? 🙂
sportivement