Si certains voudraient faire du bikepacking une discipline émergente du vélo, nous croyons nous qu’elle est aussi vieille que le cyclisme. La pratique n’est pas nouvelle et ne fait juste que se démocratiser petit à petit avec l’émergence du voyage à vélo et d’équipements adaptés. Les querelles et questions existentielles « est-ce bikepacking ou non ? » ne sont guère intéressantes tant la frontière est tenue avec les autres disciplines du voyage à vélo et notamment le cyclotourisme.
Le bikepacking pourrait se résumer très facilement par aventure et légèreté. C’est vrai, c’est avant tout une aventure avec soi, avec les éléments et avec ses partenaires de vélo. La destination importe peu, seule compte la manière d’y arriver à vélo. Faire du bikepacking c’est expérimenter l’Aventure avec un A majuscule, c’est la quintessence même du voyage dans son sens le plus noble. Le bikepacking c’est aussi le minimalisme à l’état pur, le cycliste vit son aventure avec le minimum, élimine le surplus et la charge mentale qui l’accompagne. Le bikepacking c’est aussi la liberté, de vivre une aventure unique à vélo, de passer par des endroits inconnus, à la vitesse que l’on veut et s’arrêtant où on veut. La philosophie du « less is more » (moins c’est mieux) s’applique ici parfaitement ! Dans l’autocensure qu’il s’impose le bikepacker s’ouvre le champ des possibles. Il peut indifféremment aborder un relief accidenté, des chemins cabossés ou des plaines venteuses. Son aventure est dynamique et peu contraignante.
Voyager en mode bikepacking c’est forcément partir plusieurs jours. Le fait de dormir dans un lieu lointain de son domicile et de vivre plusieurs jours sur son vélo rend change complètement la physionomie de l’aventure, ce n’est pas simplement une seule et longue sortie d’ultra-endurance. Il n’y a pas forcément de limites, la durée peut s’étaler de deux à plusieurs mois voire des années. Il n’y a pas de limite de distance non plus, cela peut aller de quelques dizaines kilomètres, au tour de la Terre à vélo. La communauté bikepacking s’est structurée ces dernières années et des courses sont même organisées. La plus célèbre d’être est la Transcontinental qui voit les participants traverser l’Europe en autonomie et à vélo.
Il n’y a pas de vélo type pour faire du bikepacking et le meilleur vélo pour débuter est d’ailleurs celui que l’on possède déjà. Pour être efficace, le vélo ne doit pas être trop lourd, passer partout et sur l’ensemble du parcours et bien s’adapter au terrain. Vous pouvez choisir un vélo de route, un VTT, un Fatbike, un Gravel ou encore un VTC tant que votre monture s’adapate bien au terrain.
L’aspect du terrain n’est pas un dogme du bikepacking. Le bikepacker peut être amené à parcourir de belles routes, des chemins de montagne, des sentiers accidentés ou encore des chemins de halage. Le vélo et l’équipement doivent s’adapter au terrain. Il est d’ailleurs tout à fait envisageable de suivre une trace mixte avec des chemins bitumés et d’autres non.
Quels équipements faut-il pour se lancer dans le bikepacking ?
Comme nous l’avons vu précédemment, le vélo du bikepacker doit avant tout s’adapter au terrain. Dans la mesure du possible il doit être léger mais surtout très fiable.
Le choix des équipements est souvent guidé par le diktat du poids, c’est une bonne idée mais ils doivent aussi parer à toute éventualité tout en minimisant la masse de l’ensemble des équipements. Le bikepacker même s’il s’attreint à un minimalisme certain ne doit jamais être en danger par manque d’équipements. L’équipement du vélo, les outils ou les équipements de nuit (couchage, tente, ustensiles) doivent permettre au bikepacker d’être le plus autonome possible. Dans un souci de simplicité, certains bikepackers s’adonnent au « voyage carte bleue », ils ne prennent pas d’équipements de nuit et dorment à l’hôtel, dans des auberges ou chez l’habitant. C’est une possibilité mais cela rend le voyage un peu plus contraint. Contraint par des horaires et des lieux, mais cela peut aussi être un bon moyen de mettre le pied dans la discipline !
En quoi le bikepacking diffère-t-il du cyclotourisme ?
Au niveau du vélo, il existe deux différences majeures entre le cyclotourisme et le bikepacking. L’équipement du bikepacker est souvent beaucoup plus limité et empaqueté dans des sacoches elles-mêmes directement fixées au cadre du vélo. Ces différences rendent l’équipement du bikepacker beaucoup plus légers et moins encombrants à transporter.
Cette légèreté permet souvent de rouler plus vite en mode bikepacking, le voyage est plus engagé et de plus grandes distances peuvent être parcourues chaque jour. Le rythme que l’on s’impose est aussi souvent plus rapide en bikepacking où la place laissée aux visites sans vélo est plus limitée.
Enfin, en bikepacking on élargit souvent son terrain de jeu, aux pistes peu praticables, aux grands cols, aux chemins de gravier etc. Le bikepacker est plus passe-partout alors que le cyclotouriste roule essentiellement sur des voies déjà aménagées, des pistes cyclables ou des voies vertes. Cependant ces deux pratiques ne s’auto-excluent pas du tout et la frontière est souvent tenue, le débat entre le bikepacking et le cyclotourisme n’a pas forcément lieu d’être. Chacun est avant tout là pour vivre une expérience exceptionnelle et unique en sillonant de grandes espaces à vélo.
Quels sont les avantages du bikepacking ?
Grâce à la légère de l’équipement, on peut rouler à une vitesse plus élevé en bikepacking. Cela permet de parcourir de plus grandes distances et de voir plus de paysages. Davantage axé sur l’effort cycliste, le bikepacking va souvent de pair avec l’ultra-endurance.
Cet encombrement minimal rend l’effort plus efficace. L’ensemble cycliste-vélo-équipements est plus léger mais aussi plus aérodynamique. Le vent étant la principale force de résistance, être plus aérodynamique facilite grandement la progression à vélo. Le coup de pédale est plus efficace et les distances parcourues plus longues.
La philosophie minimaliste du bikepacking et l’art de voyager loin et longtemps à vélo font des voyages en mode bikepacking des expériences uniques. En s’allégeant, le bikepacker s’affranchit des contraintes, des limites, il peut parcourir de plus grandes distances avec l’essentiel pour profiter de l’instant. Moins accaparé par les biens matériels et obnubilé par le confort, le bikepacker peut expérimenter encore plus la liberté, à vitesse humaine, à vélo.
Y-a-t-il des inconvénients à voyager en bikepacking ?
Par rapport au cyclotourisme, le bikepacking est souvent plus cher en pratique. Les équipements sont un peu plus techniques donc onéreux. On est souvent un peu moins autonome, en raison du minimaliste que l’on s’impose, ce qui amène parfois à faire des dépenses urgentes lors du voyage. Même si ce n’est pas obligatoire, les vélos utilisés pour faire du bikepacking sont souvent plus chers que ceux des cyclotouristes. Malgré ces éléments, le bikepacking reste une manière de voyager très bon marché et encore plus quand l’on enmène des équipements de nuit (tente, duvet, nécessaire de cuisine etc)
Le minimalisme du bikepacker l’oblige à laisser certains équipements non nécessaires à la maison. Dans la pratique, ces éléments contribuent parfois grandement au confort ressenti lors du voyage : un matelas plus épais, une lampe frontale, un réchaud plus puissant, un coussin, un couteau solide etc. Les exemples où le gain de poids existe sont légion mais à chaque fois le bikepacker arbitre entre confort et minimalisme. Ce n’est pas donné à tout le monde ou du moins pas quand on débute, de partir avec le minimum d’affaires. La pratique du bikepacking avec un vélo surchargé dégrade l’expérience mais un équipement trop minimaliste peut aussi partie gâcher le voyage de certaines personnes peu adeptes de cette philosophie. En fin de compte, c’est souvent l’habitude qui permet de passer outre ce manque de confort, après plusieurs voyages on devient plus expérimenté et cet inconvénient est finalement très bien géré.
Crédit photo : Bikeci.com
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